EDITORIAL: Réalités bien voilées

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Edito E & S N°39

 

Pour mon voisin la réforme des retraites ne concerne que nos enfants et petits-enfants ; lui, déjà retraité, se croit à l'abri.
Il se fie aux discours rassurants destinés à endormir la vigilance des retraités alors que l'objectif majeur de la réforme est de baisser le niveau de toutes les pensions.


En effet, le financement des retraites serait bloqué à 14,8% du PIB, ce qui, vu l'augmentation du nombre de retraités, réduirait le montant des pensions.
Puis, il est question de transformer en points les pensions versées aujourd'hui: valeur fi xée à 0,55 €? Finie l'indexation sur le coût de la vie ou sur l'évolution des salaires. La valeur du point pouvant dès lors varier pour rester dans la limite des 14,8 % du PIB!
Donc cher voisin nous serons aussi concernés.
Il me dit : Tu crois ? Il y aura pourtant une concertation pour préparer le texte de loi.
C'est vrai, mais le précédent grand débat c'était: cause toujours, tu m'intéresses !
Et pourquoi voter la loi après les municipales 2020 et l'appliquer après la prochaine présidentielle ?
Si notre avenir est sombre, celui de nos enfants et petits-enfants est pire : travailler au-delà de 64 ans pour avoir une pension acceptable ; inégalités aggravées par les périodes de chômage, de maladie ou de congé de maternité se traduisant par des pertes de points. Idem pour ce qui est des inégalités salariales entre hommes et femmes.
Voisin, on peut pourtant financer la retraite par répartition pour tous par la création d'emplois et la baisse du nombre de chômeurs, faire payer les cotisations sociales des employeurs qui sont du salaire mutualisé, taxer les revenus financiers au même niveau que les salaires.

Vu ainsi, me dit mon voisin, le 8 octobre, j'irai manifester.

le 19 septembre 2019,

Francisco GARCIA, Président National