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Réforme des retraites: Une nouveauté vieille d’un siècle
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- Créé le mardi 23 juillet 2019 08:55
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Communiqué de presse du Bureau National
Les boniments du rapport Delevoye sur la réforme des retraites ne peuvent masquer le vrai objectif : suppression du système par répartition mis en place à la Libération, offrir un marché juteux aux assureurs, banquiers, fonds de Pension et à leurs actionnaires.
Sous couvert d'un vocabulaire « rassurant » (système universel de retraite, plus simple, plus juste, pour tous) il s'agit bien de remettre en cause les acquis sociaux de luttes syndicales durant des décennies, et d'uniformiser par le bas, l'ensemble des régimes de retraite.
Faut-il que cette réforme soit mauvaise pour que le rapport soit présenté en période estivale et que le débat sur le projet de loi soit reporté après les élections municipales de mars 2020 :
- âge légal de 62 ans, qui n'a plus aucune signification, puisqu'il faudrait travailler jusqu'à 64 ans pour prétendre à une retraite à taux plein, âge appelé à évoluer en fonction de l'espérance de vie
- une « règle d'or » qui tend à figer les ressources consacrées aux retraites à 14 % du PIB. En d'autres termes l'augmentation du nombre de retraités se traduira mathématiquement par une diminution des pensions.
- droits familiaux : c'est le plus grand flou, ce qui n'augure rien de bon.
- valeur du point, fluctuante en fonction de la situation économique du moment, qui ne sera connue qu'au moment du départ pour déterminer le montant de la pension, avec tout ce que cela comporte d'incertitudes.
- basculement du système actuel vers un système à points accélérant l'appauvrissement des retraités, pénalisant prioritairement les métiers aux salaires les plus bas, les carrières hachées, les jeunes précaires, les privés d'emploi, les malades et/ou invalides, les femmes dont les salaires restent largement inférieurs à ceux des hommes.
Nous ne sommes ni hostiles ni opposés aux réformes mais nous voulons qu'elles améliorent la condition des retraités, ce qui n'est pas le cas du rapport Delevoye qui relève d'un choix politique délibéré ramenant la société un siècle en arrière.
A l'inverse nous appelons de nos vœux d'autres choix, car les moyens existent pour les assumer, mais c'est une question de volonté pour mieux répartir les richesses créées par le travail.
Dès la rentrée, nous appellerons les retraités et futurs retraités à se mobiliser le 8 octobre contre cette réforme de régression sociale, pour la défense de notre système de retraite et à exiger :
- La retraite pleine et entière à 60 ans avec indexation des pensions sur les salaires et non sur l'inflation
- Le montant minimum de pension porté au niveau du smic pour une carrière complète
- La reconnaissance de la pénibilité
- La suppression des exonérations de cotisations sociales
- La transformation du CICE en cotisations, permettant de dégager 20 milliards d'euros pour le financement des retraites et lutte contre la fraude fiscale
- L'instauration d'une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises
- L'égalité salariale femmes/hommes (+ 6.5 milliards de cotisations).
Saint-Ouen le 23 juillet 2019
Pour le bureau national,
Francisco GARCIA, Président national
Annie PETIT, Secrétaire nationale
Communiqué de presse à télécharger-format PdF:
Dans le cadre de la réforme des retraites qui instituerait un système par points, le Haut-commissaire en charge du dossier a demandé aux partenaires sociaux s’il fallait maintenir les pensions de réversion.
Bien qu’il ait précisé que la question posée n’avait pas pour objet la suppression de ces droits, il n’en reste pas moins qu’elle n’est pas innocente, qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et qu’elle pourrait préparer les esprits à leur diminution et à l’aggravation des inégalités.
Les premières victimes en seraient les femmes qui sont 89% à bénéficier des pensions de réversion, dont c’est pour plus d'un million d'entre elles, le seul revenu.
D’ailleurs pour 45% des femmes retraitées et 11% des homme retraités dont la pension est inférieure au seuil de pauvreté c’est un complément conséquent et justifié ; pour les autres la réversion permet de réduire l’écart entre les pensions des hommes et celles des femmes de quinze points.
Ensemble & Solidaires – UNRPA rappelle qu’elle soutient l’idée d’un alignement de tous les régimes dans le sens le plus favorable, à savoir 60% de la pension du défunt ou de la défunte, sans conditions d’âge et de ressources, comme le régime des sénateurs, en vertu du principe d’égalité de traitement des citoyens.
Le 19 juin 2018